Les plus grandes réserves d’uranium au monde
L’Australie est désormais en tête des pays ayant la plus grandes quantités d’uranium à exploiter
Hautement productif dans le processus de création d’énergie, l’uranium pourrait s’avérer bien plus pratique que n’importe quel métaux « précieux » pour répondre aux besoins de la population humaine. La capacité de production d’énergie nucléaire serait passée à environ 372,5 gigawatts dans le monde en 2012, avec 437 réacteurs nucléaires actifs dans 31 pays.
Bien que des pays comme le Japon et l’Allemagne se soient efforcés de fermer complètement tous leurs réacteurs en raison du tollé général suscité par les questions de sécurité et d’environnement, d’autres, comme l’Inde, la Chine, la Russie et l’Arabie saoudite, ont au contraire ouvert de nouveaux réacteurs nucléaires pour satisfaire leur demande énergétique.
Étant donné que les centrales nucléaires sont généralement alimentées par de l’uranium, les pays qui en disposent de grandes réserves pourront bénéficier de parts croissantes sur le marché mondial de l’énergie mais ce sont aussi eux qui risquent d’être les plus gros contributeurs aux problèmes écologiques ces prochaines décennies. Il convient donc de se demander quels sont les pays qui en possèdent le plus.
Pour répondre à cette question, la Bundesanstalt für Geowissenschaften und Rohstoffe (Institut fédéral allemand des géosciences et des matières premières, BGR) a présenté des statistiques indiquant les principaux pays en fonction de leurs réserves d’uranium en 2013. À partir de ces données, nous avons établi une liste des dix premiers pays en fonction des réserves d’uranium potentiellement récupérables. La liste ne comprend que les réserves d’uranium qui sont récupérables à un coût inférieur de 80 dollars par kilogramme. Ces masses récupérables sont ensuite indiqués en coupures de 1 000 tonnes métriques.
1er : l’Australie avec d’immenses réserves d’uranium
L’Australie dispose de 1 780 800 tonnes de réserves d’uranium. L’uranium australien est exploité depuis 1954, et trois mines sont actuellement en activité : Ranger, Olympic Dam, et Four Mile. Bien que l’Australie possède les plus grandes réserves, l’opposition à l’exploitation de l’uranium a été importante en Australie. Ce qui a considérablement limité les exportations, car elle a constitué une part importante du paysage politique australien en raison des impacts environnementaux.
2ème : la compagnie minière nationale du Kazakhstan
Le deuxième pays ayant les plus grandes réserves d’uranium en 2013 est le Kazakhstan avec 200 000 tonnes. Il faut noter ici que le Kazakhstan a longtemps été parmi les plus grands producteurs d’uranium au monde. En 2009, par exemple, il a produit près de 28 % du total mondial. En 2013, les statistiques montrent qu’il a produit 22 451 tonnes d’uranium, ce qui représente environ 38 % de la production mondiale totale en 2013. Cependant, une grande partie de son uranium a été exportée par Kazatomprom – l’entreprise publique qui gère toutes les principales activités du pays dans le domaine de l’uranium : extraction, exploration, importations et exportations comprises. L’entreprise a conclu des alliances stratégiques avec les principaux pays consommateurs d’énergie comme la Chine, le Japon et la Russie, et détient une part importante du géant nucléaire international Westinghouse Electric Company.
3ème : l’uranium au Canada
Pendant de nombreuses années, le Canada a été le premier producteur mondial d’uranium, avec 22 % de la production mondiale à l’époque, mais en 2009, il a été dépassé par le Kazakhstan. Pour mémoire, la mine de McArthur River au Canada est considérée comme la mine d’uranium la plus productive au monde. Comme le prouvent les statistiques, le Canada a produit près de 9 331 tonnes d’uranium en 2013. La plupart des réserves du pays se trouvent dans le bassin d’Athabasca, dans le nord du Saskatchewan. Les gisements canadiens sont connus pour avoir une teneur 10 à 100 fois supérieure à la teneur moyenne des gisements exploités dans différentes parties du monde.
Autres pays riches en radioactivité
La Namibie, avec 463 000 tonnes de réserves d’uranium, arrive en quatrième position dans la liste des pays ayant les plus grandes réserves d’uranium. La production d’énergie étant en hausse dans le pays, l’Afrique du Sud possède deux réacteurs nucléaires qui produisent 5 % de l’électricité du pays. Elle possède la cinquième plus grande quantité de réserves d’uranium au monde. La centrale nucléaire de Koeberg, en Afrique du Sud, appartient à une entreprise publique de services publics d’électricité, Eskom. Les sites miniers les plus importants du pays se trouvent sur le projet Dominion Reefs à Haartebeesfontein, à Ezulwini près de Dominion Reefs, et dans le bassin central du Karoo, qui appartient à UraMin, Inc. UraMin opère sur une grande partie du continent africain et est une filiale de la société française d’énergie nucléaire Areva
L’uranium pourrait-il alimenter notre avenir ?
Comme nous l’avons vu dans les statistiques du BGR, la disponibilité de l’uranium n’est pas comme celle de nombreuses autres ressources naturelles. Au lieu d’être assez spécifique à certaines régions du monde, les ressources semble être plus irrégulièrement dispersée dans le monde que, par exemple, les combustibles fossiles. Heureusement pour de nombreux pays en développement disposant de grandes réserves d’uranium, ils ont peut-être touché le jackpot minéral en ce qui concerne les perspectives de développement de l’énergie nucléaire. En effet, outre les réserves « récupérables » énumérées, le monde pourrait avoir beaucoup plus d’uranium à offrir, mais pas encore. Avec le développement de nouveaux moyens de récupération plus efficaces et l’exploration de nouvelles zones, les réacteurs à uranium pourraient s’avérer être un contributeur massif à l’énergie mondiale des prochaines décennies.
Alors que nous arrivons probablement à la fin de la disponibilité des combustibles fossiles et que leurs effets sur le changement climatique se font de plus en plus ressentir, l’uranium pourrait s’avérer être un moyen « propre » de s’émanciper de la combustion des combustibles fossiles et des autres hydrocarbures. Toutefois, l’énergie nucléaire n’est pas sans risques, car le stockage des réserves utilisées et le danger imminent de fusion des réacteurs ne sont jamais loin des esprits. En effet, trouver des moyens sûrs et réalisables d’extraire, de traiter, d’éliminer et de transformer l’uranium en énergie électrique pour une population qui étire les ressources de la terre jusqu’à leurs limites pourrait être l’un des prochains grands enjeux de l’humanité.
Source : worldatlas.com